Sortie géologique dans la baie du Mont Saint Michel
Sortie géologique dans la baie du Mont Saint Michel
Sortie géologique dans la Baie du Mont Saint Michel
1 : Champeaux :
- Un phénomène de sédimentation par des organismes vivants : les hermelles.
Ces vers construisent des récifs en fixant du sable. Ce sont les seuls récifs des régions tempérées et un des rares en Europe.
Chaque bouquet est composé de centaines de tubes accolés les uns aux autres.
Les hermelles se développent préférentiellement sur les zones sableuses mais progressent également dans la partie rocheuse.
Ils constituent les « tapis » bruns enveloppant les rochers.
- Un pli rocheux, orientation de l’axe du pli.
Cette roche est stratifiée ce qui témoigne de son origine sédimentaire.
Les affleurements sur l’estran présentent des plissements
Ce pli va nous permettre de montrer, l’impact de la tectonique globale sur les roches de notre région et l’ampleur des phénomènes d’érosion qui l’ont amené à la surface.
Les plis sont orientés Nord-Ouest ; Sud -Est :
2 : St Jean le Thomas :
- Des figures d’érosion dans la tangue
La nature des niveaux érodés par la mer permettent de mettre en évidence les phénomènes de transgressions et de régressions marines en relation avec des variations des températures moyennes récentes de notre planète.
- Des niveaux tourbeux et des arbres fossiles qui témoignent des épisodes terrestres de cette plage en relation avec les dernières glaciations des dix derniers milliers d’années. Il est possible d’effectuer des petites carottes pour mettre en évidence deux niveaux de tourbe.
Les tourbes affleurant sur la plage de St jean le thomas correspondent aux trois premiers niveaux tourbeux décrits et visibles dans les marais de Dol (cf. coupe géologique ci-dessous).
L’érosion a fait disparaitre le dernier niveau tourbeux (t1 : le plus récent).
Le niveau t2 est très discret en haut de plage.
Le troisième niveau (t3) est découvert et c’est sur ce niveau que nous trouvons des restes fossiles de souches d’arbres.
Le quatrième niveau est parfois visible mais est surtout accessible par carottage.
En alternance avec ces niveaux tourbeux, nous trouvons des horizons sablo-argileux constitués essentiellement de tangue (marais blanc) qui correspond à un milieu type estuarien (shorre), nous y trouvons des débris végétaux et des pollens (leur détermination permettant de déterminer la végétation de l’époque).
Au dessous nous retrouvons le briovérien plissé déja observé à champeaux.
t3 : tourbes datées de 5 500ans BP
Sur la coupe du marais de Dol, le niveau t1 est conservé grâce à la digue qui a empêché son érosion, ici il n’existe plus !.
Cet arrêt permet de montrer l’enregistrement des transgressions et régressions marines en relation avec les changements climatiques des 10 000 dernières années et permet de travailler sur l’évolution des paysages au cours du temps.
- La stratification de la dune et de la granulométrie en relation avec la force du vent (possibilité de réalisation d’expériences peut coûteuse pour montrer l’enregistrement de la force du vent en fonction de la taille des particules transportées)
La dune est en érosion
L’action du vent peut-être étudiée grâce à des dispositifs expérimentaux simples.
Ceci a donné lieu à un atelier scientifique.
3 : Bec d’Andaine : rides et mégarides
Les courants marins et le vent impriment des figures à la surface des sédiments.
A grande échelle : les mégarides :
A une échelle moindre les rides de courant ou ripple marks :
Les marées modifient ces figures sédimentaires :
Dépôts vaseux de l’étale qui recouvrent les rides de vagues sableuses crées par les courants :
Lors de l’émersion la tangue séche et montre des fentes de dessication :
Figure provoquée par le transport et le dépôt de sable un jour de tempête :
Dépôt de sable dans les fentes de dessiccation de la tangue :
4 : Pointe du Groin : faille inverse, plis, microplis.
Les roches de la Baie gardent la mémoire de leur origine et de leur mise en place.
- Un phénomène de sédimentation actuelle et récente qui enregistre les cycles et les coefficients de marée au cours des dépôts successifs de sédiments sablo-argileux.
Chaque marée imprime sa trace :
le flux avec les dépôts de sables,
les argiles grises se déposent durant l’étale
de nouveaux des sables lors du reflux.
L’épaisseur des strates varie en fonction du coefficient de marée (maximum en marées d’équinoxe).
Il y a en moyenne 10 cm de sédiments en 14 jours, 1 million de tonnes par an dans la baie.
La sédimentation actuelle :
Plus le marnage est important plus la quantité de sédiments déposée est importante.
Les cycles des marées sont enregistrés ainsi que les courants.(Attention au risques d’envasement, vérifier le site quelques jours avant. le site change d’une année sur l’autre !!)
A l’aide d’un couteau, faire une coupe dans les sédiments récents, le plus bas possible, afin de visualiser les derniers cycles de marées (même celles de mortes eaux).
On peut comparer ces aspects à ce que l’on voit sur les affleurements des roches dans les falaises.
Les rides de vagues, provoquées par les courants de flux et de reflux sur le sable, se superposent à chaque marée. cela ressemble aux rides fossiles sur la roche du Groin sud.
- Une sédimentation ancienne visible dans les galets briovériens.
Il est possible de comparer les figures sédimentaires actuelles avec les strates anciennes.
Ces galets briovériens ont environ 600 millions d’années, ils ont enregistré les cycles des marées de l’époque.
les sédiments ont subi une diagénèse ;
les lignes claires correspondent aux dépôts sableux du flux et du reflux ;
les lignes sombres les plus fines correspondent aux dépôts argileux (tangue) de l’étale.
Lorsqu’il y a dessèchement, des fentes de dessication se forment, elles se remplissent de sable. Ceci se traduit par des filons clairs perpendiculaires aux strates du galet.
La lecture de toutes ces informations permet de montrer qu’à l’époque de la formation de ces roches (briovérien), les cycles des marées étaient plus courts. Il n’y avait que diuze jours entre deux marées de vives-eaux. La lune était donc plus proche de la Terre qu’actuellement, elle s’éloigne de notre planète de 3cm par an.
- Une paroi rocheuse qui a figé des rides de vagues et des traces de gouttes de pluies qui datent de plus de 600 MA.
Dans les affleurements on trouve des figures particulières.
Cette surface de schistes -datés de 600 Ma Bp- présente des figures de rides de courant.
On peut rapprocher ces figures de celles visibles sur la plage actuelle.
- Une faille compressive avec plis et micro-plis (tectonique) sur la falaise au nord de la pointe du Groin sud.
Sur la falaise au nord de la pointe du Groin, on rencontre les formations suivantes :
Micro-plis, plis et failles sont des témoins de compression donc d’événements tectoniques ultérieurs aux dépots sédimentaires.